LE VOCABULAIRE DE MONTAIGNE
«J'ai un dictionnaire tout à part moi». On «passe le temps» quand il est mauvais, voire on le «court», on le «reste», «s'y tient» ou «s'y rassoit» quand il est bon, et selon l'humeur on le «coule», «échappe»,«gauchit», «ignore» ou «fuit». Diversité de la palette, richesse de latablature.
Description
«J'ai un dictionnaire tout à part moi». On «passe le temps» quand il est mauvais, voire on le «court», on le «reste», «s'y tient» ou «s'y rassoit» quand il est bon, et selon l'humeur on le «coule», «échappe»,«gauchit», «ignore» ou «fuit». Diversité de la palette, richesse de latablature. Les notations sont parfois de terroir, quand on se fait une«galimafrée» de ces «patissages» ou de ces «farcissures» que sont nos jeux d'écriture, ou que plus modestement on «connille» en son terrier.Tout y passe: «le jargon de nos chasses et celui de nos guerres... généreux terrain à emprunter». Il est alors «assez d'étoffe en notre langage», pour que l'on n'ait à craindre de le voir «succomber à une puissante conception»; si c'était le cas, il n'y faudrait que de la façon», ce travail de «jardinage» qui sait comment «transplanter» les mots en un nouveau «solage», le travail même des Essais, dont ce Vocabulaire voudrait, de semis en repiquages successifs, distinguer les opérations.
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