LES ÉTATS-NATIONS FACE À L'INTÉGRATION RÉGIONALE EN AFRIQUE DE L'OUEST

La Guinée-Conakry recouvre toutes les zones écologiques du Sahel, de la savane à la forêt. Elle occupe une position géographique centrale entre les États du Sénégal, de la Guinée Bissau, de la Gambie, de la Mauritanie et du Mali au Nord, de la Sierra Leone, du Liberia et de la Côte d'Ivoire au Sud. La Guinée est aussi le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest, la source des principaux fleuves du Sénégal, de la Gambie, du Niger et du Mano, sans compter les nombreuses rivières qui prennent leur source dans les Hauts Plateaux du Fuuta Djallon. Le sol guinéen renferme d'immenses réserves minières. Les deux tiers des réserves mondiales de bauxite, des gisements de fer à haute teneur, de l'or, du diamant, du pétrole et du gaz ainsi que de l'uranium en grande quantité, récemment découvert, lui appartiennent. Historiquement la Guinée enjambe toutes les formations politiques précoloniales qui ont rayonné en Afrique de l'Ouest, tels au XIXe siècle les empires d'El Hadj Oumar et de Samory. Culturellement, la Guinée est un résumé de toutes les populations de l'Afrique de l'Ouest avec des langues de grande diffusion comme le mandingue et le puular. Le paradoxe de la Guinée c'est d'avoir été le phare de la révolution africaine et d'avoir participé activement à toutes les initiatives de regroupement à l'échelle régionale et continentale, mais d'avoir enfermé sa population à double tour dans une dictature aveugle qui a obligé des millions de Guinéens à prendre le chemin de l'exil. Cet isolement physique, économique et intellectuel continue de paralyser sur le plan interne les efforts de reconstruction de l'économie et la marche vers plus de libertés démocratiques.