LES TRADUCTRICES FRANÇAISES DE LA RENAISSANCE (1521-1568)
ETHOS ET DISCOURS PARATEXTUEL (1521-1568)
Dans leurs écrits paratextuels, rare espace où elles s'expriment en leur propre nom, les traductrices de la Renaissance cherchent a? gagnerla sympathie et l'adhésion du lecteur en se parant de diverses qualités morales. Mais d'une traductrice à l'autre, les stratégies de présentation de soi varient.
Description
Dans leurs écrits paratextuels, rare espace où elles s'expriment en leur propre nom, les traductrices de la Renaissance cherchent a?gagnerla sympathie et l'adhésion du lecteur en se parant de diverses qualités morales. Mais d'une traductrice à l'autre, les stratégies de présentation de soi varient. Certaines cultivent l'effacement de soi, feignant d'exercer leur occupation dans l'ombre de la sphère privée quant d'autres, comme Hélisenne de Crenne, emploient un vaste appareilparatextuel pour asseoir leur ethos d'humaniste. À l'opposé, Marguerite de Cambis, Marie de Cotteblanche et Anne de Marquets, s'approprient une série de lieux communs dévalorisants attachés à l'activité de traduction : l'acte traductif prend les allures convenables d'un passe-temps féminin. La présente étude, doublée d'uneanthologie des écrits paratextuels de traductrices parus entre 1521 et1568, vise à éclairer ce corpus longtemps délaissé, à la faveur d'une analyse multidisciplinaire fondée sur la rhétorique, l'histoire des femmes et l'histoire de la traduction.