POURQUOI LE LANGAGE ? DES INUITS À GOOGLE

«La langue inuit compte plus de mots qu'aucune autre pour désigner la neige.» «L'orthographe et la syntaxe sont maltraitées par les SMS.»«On ne peut communiquer sans langage.»«La langue des indiens hopi ne contient aucun mot ou structure grammaticale pour se référer au temps.»Partant d'un certain nombre de conceptions erronées liées au langage, aux langues et au français en particulier, Jacques Moeschler propose, sur la base des recherches les plus récentes, une nouvelle image unifiée de la nature du langage. L'ouvrage met en lumière un certain nombre de théories et concepts passionnants mais injustement ignorés ou méconnus. Il tire certaines conséquences de découvertes récentes, et les met en perspectives avec d'autres champs disciplinaires, comme les sciences cognitives, la philosophie du langage, l'informatique appliquée au traitement du langage (traduction automatique par exemple) ou encore les humanités numériques (digital humanities).Dans la communauté universitaire ou scientifique, il est rarement admis que l'on puisse avoir une attitude scientifique vis-à-vis du langage, à savoir qu'il puisse exister une science du langage. Cela tient essentiellement à la nature de l'objet d'études, qui relève plus des humanités ou des sciences humaines et sociales que des sciences dures. Par ailleurs, l'existence d'une très forte tradition culturelle française, qui place la culture, la littérature et la langue française au-dessus des autres, véhicule une image souvent faussée de la langue. Dépassant ces deux positions, l'auteur revient sur les outils scientifiques qui permettent de penser le langage de manière appropriée, et rétablir un certain nombre de vérités.