SE NOURRIR, LE DÉFI DE L'AFRIQUE

Nourrir deux milliards et demi d'Africains en 2050 revient à résoudre une équation apparemment inextricable : comment répondre à une demandealimentaire en hausse, sous la contrainte de graves limites foncières et d'un climat déréglé, sur des terres souvent dégradées, tout en préservant l'environnement et sans accroître la dépendance coûteuse aux importations venant du Nord ? La réponse oblige à la réinvention des politiques agricoles et alimentaires pour les mettre au service dubien commun. L'intensification sera incontournable. Elle se fera sur la base de la mobilisation des techniques nouvelles dont le foisonnement est déjà impressionnant, que celles-ci portent sur des itinéraires agroécologiques ou la transformation des produits pour favoriser le " consommer local ". L'inclusion des savoirs paysans, valorisés par l'intelligence collective est une des clés. La révolution digitale, en marche en est une autre. Elles s'ouvrent sur un spectre large d'innovations. Les mutations de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche seront guidées par l'essor des villes. S'organiseront des " aires agroalimentaires métropolisées ". L'échelon régional sera pertinent pour penser l'avenir. Les paramètres de cette transformation structurelle sont à la portée des gouvernants. Pour peu qu'ils laissent se déployer la multitude d'initiatives et qu'ils facilitent leur floraison par les parties prenantes, femmes en quête d'autonomie et jeunes en quête d'intégration au premier chef.