LES CIBLES MEMBRANAIRES DE LA CELLULE TUMORALE - 2ÈME PARTIE

En 1914, il est vite apparu que le "pantalon garance" et la capote bleu marine des "poilus" français étaient des cibles idéales pour les tirailleurs et les artilleurs allemands, si bien que la tenue de nos soldats changea dès 1915. Le cancérologue rêve de bénéficier aujourd'hui de cibles comparables à celles sur lesquelles s'exercèrent les forces des puissances centrales au début de la Grande Guerre. C'est bien entendu à la membrane cellulaire qu'ils s'efforcent de les identifier d'abord puisqu'il est possible alors, en principe, de simplement les "toucher" pour espérer une efficacité. Dans ce volume 5 de la collection "Thérapie ciblée des cancers", certaines des cibles membranaires présentées sont des récepteurs dont la liaison à leurs ligands adresse à la cellule un signal réglant sa prolifération: récepteur de Hedgehog (Olivier Rixe, Cincinnati, États-Unis); de Notch et Wnt (Rima Haddad et collègues, Paris); de l'IL-6 (Bernard Klein et Jean-François Rossi, Montpellier); des sémaphorines (Joëlle Roche, Poitiers et Charleston, États-Unis). Un autre type de récepteurs cibles potentiels a la particularité de transmettre des messages de prolifération ou de mort selon la présence ou l'absence de ligand (Patrick Mehlen et Céline Delloye-Bourgeois, Lyon). Enfin, Anne Bordron, Pierre Youinou et Christian Berthou (Brest) évoquent les cibles équivalentes au pantalon garance de nos soldats, c'est-à-dire dont "l'activité" est d'abord liée à leur visibilité. En surplomb de ces articles, Philippe Cassier, Olivier Trédan et David Pérol (Lyon) abordent la question de l'adaptation des essais cliniques à la spécificité des thérapies ciblées. Le prochain volume de cette collection déclinera les cibles intracellulaires, a priori d'accessibilité plus difficile.