MEDIAS ET PUBLI: QUANTIFIER LE PUBLIC

À la différence des autres médias, la radio et la télévision n'ont pas de moyen direct de dénombrer leur public, ce public qui les choisit, et qu'elles vendent sous forme de "coût au mille", d'espaces publicitaires, d'émissions sponsorisées. Désormais les dispositifs progressivement élaborés pour mesurer les audiences sont devenus un élément indispensable pour l'économie et la programmation des médias. Dès leur naissance, à la fin des années 1940, avant même que leur publicité ne soit autorisée, et jusqu'à aujourd'hui, avec l'audimat, ces dispositifs ont suscité de multiples controverses. Les médias les utilisent tout en les craignant, et leurs résultats, supposés confidentiels, font l'objet de fuites et de contestations. Le pouvoir politique s'en saisit pour y trouver une mesure de son action; d'autres s'en méfient et ne cessent de dénoncer leur tyrannie sur les programmes. Pourtant, mis à part des textes polémiques ou de défense hagiographique, aucun travail n'avait été mené sur l'audimat et ses prédécesseurs. Cet ouvrage se propose d'en éclairer les mécanismes et de montrer comment, en fixant des règles conventionnelles mais plausibles, ces instruments ont réussi à concilier des définitions divergentes du public et sont utilisés pour orienter la programmation des stations et des chaînes sans en être pour autant les seuls maîtres. Au sommaire: Chapitre 1: L'a-quantification ou la connaissance du public par la communauté; Chapitre 2: Du développement des mesures d'audience radiophoniques; Chapitre 3: De la formation des comportements et des goûts. Premiers sondages à la télévision; Chapitre 4: Mesures concurrentes et concurrence des mesures; Chapitre 5: Usages des sondages et programmation. Le cas d'une grande radio populaire; Chapitre 6: Médiamétrie, le pouvoir et le monopole; Chapitre 7: L'audimat ou le porte-parole ordinaire; Chapitre 8: Publicité et mesures d'audience: la construction du plausible; Conclusion: Quelques questions sur le devenir de la mesure.